Enfin, il semble que des changements importants se produisent dans les mdias d’entreprise. Ce ne sont plus seulement les femmes ultra-minces qui respectent sa norme de beaut auparavant trs rigide – ou ce qu’elle a vraiment t – une acceptabilit norme pour les femmes.
Les femmes avec de la graisse relle sur leur corps (haltement !) sont dsormais de plus en plus reprsentes la tlvision grand public et mme dans les magazines sur papier glac. Non seulement ils apparaissent, mais ils sont prsents comme des exemples d’une grande beaut.
Sports Illustrated a prsent sur sa couverture le magnifique model Ashley Graham en 2016, qui a fait l’actualit internationale parce qu’elle est, selon les normes des mdias traditionnels, d’environ 70 livres en surpoids.
Graham va maintenant tre juge dans le panel de l’mission « America’s Next Top Model » avec Tyra Banks.
La populaire mission de HBO « Girls » a fait la une des journaux ces dernires annes parce qu’elle a rvl la cellulite relle sur l’une des stars de l’mission. Le journal Glamour a embot le pas en affichant sur sa couverture les quatre stars, dont l’une audacieusement grasse, sa cellulite volontairement expose.
La tlvision par cble, YouTube et d’autres formes de distribution de mdias alternatifs ont cr le prcdent une dcennie et plus auparavant. Ils nous ont permis de voir rgulirement des corps rels reprsents en vido.
Maintenant, les mdias d’entreprise eux-mmes changent. Des actrices dans des publicits tlvises, des mtorologues fminines, mme des pop stars… a se passe. Les femmes plus grandes qu’un pouvantail ne sont plus interdites de reprsentation comme tant des personnes normales, voire belles.
Quelle victoire – du moins semble-t-il. Aprs tout, depuis des dcennies, les fministes, les dad and mom inquiets et les activistes « grandes tailles » s’opposent aux prsentations par les mdias des femmes ultra-minces comme mesure de la beaut fminine et du kind de corps requis pour mme se qualifier pour tre une star.
Ils ont fait valoir que cette norme place presque toutes les femmes en vie, mme les femmes maigres, dans la catgorie « trop grosses », et qu’elle conduit de nombreuses filles et femmes dvelopper de l’anorexie, de la boulimie et le kind de rgime qui conduit finalement la boulimie.
Des socits comme Dove ont cout. Les grands mdias s’adaptent ces exigences. Les principes de base du dbat public sur « l’image corporelle » et la reprsentation des femmes ont chang. C’est un progrs, c’est sure.
Mais quelque selected manque ici. Quelque selected d’aussi gros qu’un lphant dans une pice.
C’est quelque selected qui a tout voir avec la raison pour laquelle tant de femmes et de filles ont des problmes d' »image corporelle » en premier lieu, et pourquoi tant de personnes dveloppent des dysfonctionnements alimentaires.
Ce quelque selected n’est pas simplement une norme de beaut rigid ou irraliste ou mme physiquement malsaine.
Il s’agit aussi de la faon dont la beaut des femmes est traite. Il s’agit de la faon dont les corps des femmes, quelle que soit leur taille, leur couleur et leur ge, sont reprsents.
Pour le dire dans la terminologie fministe : le problme est l’objectivation sexuelle.
La couverture de Sports Illustrated mettant en vedette la belle Ashley Graham aurait peut-tre envoy le message aux femmes plus grandes qu’un pouvantail mince qu’elles aussi peuvent tre sexuellement dsirables leur poids.
Mais est-ce un message sur respectueux envie? Ou autre selected?
Est-ce que les photographs des trois femmes prsentes de divers sorts de corps suscitent chez le spectateur masculin : un respect pour les limites des femmes, une reconnaissance de leur sang-froid et de leur humanit complexe, et la comprhension que la sexualit d’une femme n’est partage qu’avec ceux qu’une femme choisit de le partager avec ?
Ou envoie-t-il le message au spectateur masculin que l’humanit complexe des femmes qui les allument n’est pas rellement relle ou n’a pas d’significance ? Envoie-t-il le message que les femmes n’ont pas de limites sexuelles significatives ? Et que les femmes ne sont pas slectives avec qui elles choisissent de partager leur sexualit parce que – regardez – ces trois modles divers qui ont ce que beaucoup considrent comme le meilleur travail au monde pour les femmes – le mannequinat – l’offrent tous la camra et des tens of millions de tlspectateurs masculins anonymes, aucun critre n’est ncessaire ?
Les filles et les femmes ne dveloppent pas une faible estime de soi, des complexes d’picture corporelle et des dysfonctionnements alimentaires simplement parce que leur kind de corps n’est pas reprsent dans les mdias.
Cela fait partie du problme. Mais ce n’est pas la partie la plus importante. En fait, le contrle troit d’une norme de beaut extrieure n’est en fait qu’une facette du problme rel et plus profond – et ce problme plus profond est le reprsentation irrespectueuse des femmes. La reprsentation des femmes – et mme des filles – comme des objets sexuels.
Toutes les femmes ne seront pas d’accord pour dire que l’objectivation sexuelle des femmes est une forme d’irrespect. Certaines femmes pensent qu’assumer ce rle est une faon de revendiquer leur fminit et que l’consideration sexuelle qu’elles en retirent n’est pas irrespectueuse.
Je dirais que ce qu’ils apprcient, c’est l’attnuation du manque de respect et du mpris.
Pour les hommes qui ont appris objectiver les femmes, le prlude « en avoir » ressemble un comportement respectueux – sourires, hochements de tte, consideration, peut-tre une cour de gentleman.
Mais si les hommes qui accordent l’consideration ne voient pas un tre humain complexe et intrinsquement matre de lui-mme lorsqu’ils voient une femme prsente comme un objet sexuel, il n’y a aucune ralit dans leur dmonstration de respect.
Si vous lisez des rcits de femmes et de filles sur la faon dont leurs troubles de l’alimentation ont commenc, la plupart font rfrence des abus sexuels dans la famille, des commentaires d’objectivation sexuelle lis la norme de beaut ultra-mince et une affect extreme par cette norme de beaut ultra-mince dans le mdias – aprs que leur estime de soi est faible.
Et une faible estime de soi vient du fait d’tre trait comme s’il tait invisible. Cela vient du fait d’tre trait comme si son intrieur, son humanit infiniment complexe, n’tait pas rel ou significatif.
Cela vient du fait d’tre reprsent dans les mdias omniprsents comme si on n’avait pas les limites physiques et sexuelles que les gens qui comptent ont. Le style de limites respecter. Cela vient du fait d’tre trait comme si quelqu’un tait un objet utiliser par quelqu’un d’autre – que l’ objet soit ou non dsign comme beau .
En rponse l’objectivation de la tradition, surtout dans les mdias, les femmes et les filles apprennent s’objectiver elles-mmes.
La notion naturelle qu’une fille a d’elle-mme, qu’elle a intrinsquement en tant que jeune enfant, n’est plus le sujet vital de sa vie – celle qui expriences son corps, qui expriences le monde – tre un objet pour le plaisir visuel des autres.
Elle a toujours les besoins d’un sujet, d’une personne relle, infiniment complexe, mais sa notion de soi est faonne par le traitement qu’elle reoit, et par la reprsentation culturelle des personnes qui lui ressemblent.
Elle start se concevoir en termes d’pictures. Les pictures que les mdias reprsentent. Les pictures qu’elle connat d’autres (qui sont galement forms par les mdias) voient quand ils la regardent.
Vous pourriez dire qu’il en rsulte un problme de « mauvaise image corporelle ».
Mais un tre humain ne pense pas naturellement son propre corps principalement en termes d' »image ». Sa conception de son corps est naturellement – avant auto-objection – multi-sensorielle.
Cette conception de soi naturelle inclut sa comprhension visuelle de son propre corps de l’extrieur, mais – avant que l’auto-objectivation ne soit intriorise – son exprience intrieure de son corps n’est pas spare de l’picture visuelle qu’elle en a.
Si nous ne nous objectivons pas, nous associons naturellement notre impression visuelle de nous-mmes notre exprience interne de nous-mmes.
Lorsque nous avons cette notion naturelle de nous-mmes, nous ne nous dfinissons pas selon une picture corporelle . Nous ne pensons pas notre corps principalement d’un level de vue extrieur, comme si nous tions quelqu’un d’autre qui regardait notre corps.
Ce n’est pas qu’une personne matresse d’elle-mme ne se soucie pas de son apparence. Le contraire est vrai. Lorsque nous nous sentons matres de nous-mmes, nous nous soucions de notre apparence automobile nous sommes fiers, d’une manire saine, de qui nous sommes.
Certains membres du mouvement physique constructive ont dclar que l’apparence des femmes est trop mise en avant dans les mdias et que les qualits des femmes autres que l’apparence physique devraient plutt tre valorises.
Je pense que ce quoi ils s’opposent intuitivement, ce sont les mdias objectivation de l’apparence des femmes.
L’apparence compte – parce que nous comptons. Notre apparence fait partie de notre intgrit.
C’est la sparation intriorise du corps de l’individualit – l’objectivation de soi – qui doit tre rpare.
C’est l’objectivation sexuelle des femmes et des filles dans la socit qui doit changer.
Lorsque nous sommes matres de nous-mmes, nous aimons notre corps sans jamais avoir nous demander si nous aimons notre corps.
Nous aimons tre en vie, nous aimons tre nous-mmes, nous aimons tre dans un corps fminin humain incroyable, incroyable parce qu’il est vivant et qu’il nous donne la vie.
Nous sommes tous matres de nous-mmes par nature – avant que notre relation avec notre corps ne soit rompue par la violence et l’insistance subliminale dans la socit et dans les mdias que le corps fminin ne signifie pas l’individualit humaine. Au lieu de cela, le corps fminin est conu et prsent comme s’il tait accessible au public, jusqu’ ce qu’il ait t revendiqu en priv par quelqu’un d’autre que le moi humain dans ce corps fminin.
L’amour-propre naturel avec lequel nous sommes tous ns est bless ou dtruit dans ce processus.
La bataille contre la norme de beaut ultra-mince rigid semble avoir t gagne, ou du moins la victoire est en vue. Mais le problme derrire cette norme de beaut, pourquoi elle tait si prjudiciable et pourquoi elle existait en premier lieu, est l’objectivation sexuelle et le manque de respect envers les femmes. Tout start par l’objectivation.
Il est temps de nommer cet lphant « invisible » dans la pice.
Le problme qui est actuellement identifi comme la mauvaise picture corporelle des femmes et des filles continuera jusqu’ ce que nous lancions un autre mouvement qui conteste efficacement l’objectivation des femmes et des filles.
Nous avons dj fait quelques progrs. Continuons faire du changement.